Ils sont au nombre de sept (07), tous étudiants en électronique et informatique industrielle à l’institut supérieur des filières professionnalisantes (ISFP). Ils viennent de mettre en place, un système automatique d’irrigation en vue d’aider le monde rural à résoudre le problème de manque d’eau qui constitue un véritable problème pour l’agriculture burkinabè.
Au Burkina Faso, l’agriculture contribue pour 30% au produit intérieur brut (PIB) et occupe plus de 80% des actifs du pays. Cependant, ce secteur reste fortement tributaire de la pluie. Toute chose qui constitue un handicap pour les acteurs.
C’est pour donc trouver une solution alternative à cette situation que ces étudiants ont décidé de mettre « le digital au service de l’agriculture » en inventant ce dispositif automatique d’irrigation appelé, « Smart Farmer ».
Avec ce système, pas besoin, en cas de manque de pluie, de mobiliser des personnes pour irriguer son champ. « Lorsque le sol est sec, le dispositif se déclenche automatiquement pour irriguer le champ. Et dès lors que l’humidité nécessaire est atteint pour les besoins des plantes en eau, le système s’arrête» a indiqué Welgo Hamza, étudiant en 3ème année d’électronique et informatique industrielle qui l’a démontré avec le dispositif en miniature.
« Une carte en microcontrôleur reçoit les informations relatives à l’humidité du sol. Celles-ci sont traitées par des capteurs spécialisés qui les envoient sur le système qui va les comparer avec un seuil bien étudié. Ainsi, le système décide s’il faut ou non, activer la pompe à eau. Si les capteurs détectent une humidité nécessaire pour la plante, la pompe s’arrête de façon automatique » a-t-il expliqué le fonctionnement du dispositif avant d’ajouter que l’irrigation peut se faire par goute à goute, aspersion et autre.
Pour ces jeunes inventeurs, ce système, en plus d’être une solution au problème d’eau, peut aussi être utile en ces temps d’insécurité où les producteurs n’ont pas toujours accès à leur exploitation.
Pour ce faire, ils envisagent une interface sur smartphone pour permettre aux producteurs de suivre l’état d’irrigation de leur champ mais aussi activer l’irrigation à distance si toutefois, ils estiment cela nécessaire.
Ce système, réalisé grâce à un financement de la direction générale de l’ISFP a été rendu public lors des 72 heures de l’institut tenues du 23 au 25 juin 2022.
S’il a séduit plus d’un, les jeunes inventeurs quant à eux, continuent de travailler sur leur trouvaille en vue de le parfaire davantage. Toute chose qui va nécessiter plus de ressources financières. Lancent-ils ainsi un appel à toutes personnes physiques ou morales qui pourra les appuyer à finaliser leur travail pour « le bien-être de l’agriculture burkinabè ».
En attendant, ils comptent mettre en place des balises pour protéger leur travail quand bien même il n’est pas totalement terminé.
Encore étudiants, ces jeunes inventeurs nourrissent déjà l’idée d’une entreprise qui sera spécialisée dans la fabrication et l’installation de ce type de dispositif.
Pour une application dans les conditions réelles sur le terrain d’autres compétences selon eux, seront mis à profit comme des spécialistes en agriculture, en plomberie, en mécanique de précision.
Une source d’eau (barrage, forage, marigot) et d’énergie (solaire) sont indispensables au fonctionnement de ce dispositif qui se veut révolutionnaire du monde agricole.
Jacques Koné/Ouest-info.net