La SN-Citec a reçu dans la matinée de ce vendredi 02 décembre 2022 le ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises Serge Gnaniodem Poda accompagné de son collègue ministre des mines et de l’énergie, Simon Pierre Boussim. L’objectif de cette visite du ministre est de toucher du doigt les réalités de production de la doyenne des sociétés agroalimentaires du Burkina. C’était une occasion pour la SN-Citec de lancer officiellement la campagne de production 2022-2023.
Après l’accueil des ministres au sein de l’usine de la SN-Citec et le mot de bienvenue du directeur général, c’est le process de production de la société qui leur a été présenté. Une présentation qui a permis aux visiteurs du jour de mieux connaitre les capacités de l’unité de production d’huile, de savon, de tourteau et autres.
Pour mieux imprégner les ministres des conditions réelles de production de la société, les responsables leur ont fait visiter l’usine. Toute chose qui n’a pas manqué d’émerveiller le ministre Serge Poda qui a coupé le ruban du lancement officiel de la campagne de production 2022-2023 avec un sourire en coin.
Avec ce qu’il a constaté de visu, il n’a pas manqué d’exprimer sa fierté à la doyenne des sociétés agroalimentaires du Burkina, vieille de 81 ans. Cette expérience de la SN-Citec au service des produits de qualité au profit des citoyens lui a valu l’Etalon d’Or de l’Industrie Burkinabè le 1er décembre 2022 à l’issue de la semaine nationale de l’industrie. Il n’en fallait pas plus pour que le ministre rassure la société quant à la volonté du ministère de travailler à rendre davantage disponible la graine de coton.

« Nous rassurons la direction de la société qu’au sein de notre ministère, nous travaillons et nous mettons en œuvre toutes les politiques afin de disponibiliser la matière première pour les différentes entreprises qui triturent réellement la graine de coton comme la SN-Citec. Voici un bon exemple d’unité qu’il faut féliciter au vu de toutes ces installations modernes que nous venons de visiter », s’est satisfait le ministre Serge Gnaniodem Poda.
Insuffisance de matières premières pour la SN-Citec
Sur la question du manque de matière première pour la SN-Citec, le ministre Serge Gnaniodem Poda rassure. « L’assainissement du milieu est en marche. L’entreprise qui ne triture pas la graine n’est en principe pas éligible à avoir la graine parce que la graine doit être transformée. Nous allons assainir le secteur pour disponibiliser davantage la graine aux unités qui transforment réellement la graine », a-t-il rassuré.
Directeur général de la SN-Citec, Ibrahim Traoré s’est réjoui de la visite du ministre. Pour lui, la présence des ministres au sein de l’usine est une source de motivation et de d’encouragement pour tous les partenaires sociaux de la société. Pour ce faire, il n’a pas manqué de dévoiler les ambitions de la société qui a du mal à exploiter toute sa capacité de production par manque de matière première. « Notre ambition est d’exploité toute notre capacité de production. Nous avons une capacité de transformation de 120 000 tonnes de graine pour 22 millions de litre d’huile. Ce qui fait au moins un litre d’huile SN-Citec par burkinabè par an. Pour atteindre cet objectif, il faut que la graine soit disponible. Nous avons bon espoir qu’il y aura de la graine de coton disponible en quantité car jusque-là, c’est juste 30% de la graine de coton que nous obtenons par campagne. Ce qui fait que l’huile SN-Citec manque sur le marché. Notre combat c’est de créer un lien entre la matière première disponible et la disponibilité de l’huile sur le marché », explique le directeur général de la SN-Citec.
Président de la ligue des consommateurs du Burkina, Dasmané Traoré était présent à cette visite du ministre. Il a condamné certaines pratiques qui entrainent la rareté de l’huile alimentaire locale sur le marché. Pour lui, il est inadmissible que des structures exportent la graine de coton pendant que des unités de transformation locale sont dans le besoin. De ce fait, il a invité le gouvernement à prendre ses responsabilités pour freiner ce flux de la matière première vers l’extérieur.

Zanga Seydou Sessouma est le représentant des grossistes de l’huile alimentaire SN-Citec. Il espère que la SN-Citec aura suffisamment de graine pour pouvoir disponibiliser davantage l’huile qui manque sur le marché. A la question du prix anarchique de l’huile SN-Citec sur le marché, le représentant des grossistes décline la responsabilité. « Il y a des structures qui sont chargées de veiller au respect des prix sur le marché. Sinon, nous nous livrons aux détaillants de telle sorte qu’ils puissent vendre dans le respect des prix fixés par la règlementation », a précisé Zanga Seydou Sessouma.
Notons que sur une capacité de transformation de 120 000 tonnes de coton, la SN-Citec n’exploite que 50% de cette capacité par manque de graine de coton. La société a un capital social de 3,445 milliards de FCFA et emploie 220 travailleurs permanents, 500 journaliers et 1000 tâcherons en période de campagne d’enlèvements de la graine de coton. La SN-Citec, c’est aussi plus de 35 milliards d’investissements.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info