A l’aide des deux mains, elle soulève et descend le lourd burin sur un bloc de granite qu’elle a soigneusement positionné entre ses deux jambes.
Dans cet interminable mouvement de va-et-vient de ses bras, les cristaux sautent de partout. Sans aucune protection pour les yeux, ni pour le nez et encore moins pour la bouche, Mamouna Sanou n’ignore pas les dangers auxquels elle s’expose.
Mais elle dit avoir choisi ce qu’elle estime être moins nuisible pour sa grossesse. Sinon, dit-elle avoir une autre corde à son arc. « Avant tout, je suis une dolotière. Mais avec une grossesse presqu’à terme, le contact avec le feu n’est pas conseillé. C’est pourquoi j’ai arrêté de faire le dolo pour le moment. Mais le concassage des granites aussi est très pénible. Quand je rentre les soirs, j’ai du mal à m’endormir. Mais je n’ai pas le choix. Il faut que je continue de me battre. Sinon je n’ai aucun autre recours pour préparer mon accouchement », se confie Mamouna Sanou, le regard baissé et la voix à peine audible.
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AT/Ouest Info