Les femmes du marché d’Accart-ville sur le Boulevard de la Révolution dans l’arrondissement 2 de la commune de Bobo-Dioulasso exigent l’arrêt immédiat des travaux de construction de leur marché. Elles l’ont bruyamment affirmé dans la matinée du jeudi 27 octobre 2022.
C’est le 17 janvier 2022 que les occupants de ce marché ont été déguerpis. Pour cause, la mairie de l’arrondissement 2 doit construire sur le site, un marché moderne.
Recensés en amont du déguerpissement, les occupants ne savent toujours pas quel sera leur sort. Auront-ils droit aux hangars ou boutiques ? C’est la question qu’ils se posent.
Jusqu’à ce jour en tout cas, rien n’est encore clair puisqu’aucun document qui montre qu’ils sont anciens occupants des lieux (ce qui pourrait plaider en leur faveur) ne leur a été donné selon leur porte-parole, Ganamé Alizèta.

Selon les informations qu’elles détiennent par devers elles, le prix de la boutique pourrait tourner autour de 8 millions de francs CFA. Scandale, crient-elles car, aucune femme dans ce marché ne peut avoir cette somme pour s’offrir une boutique. « Si c’est pour déguerpir, construire un marché moderne pour les riches au détriment des femmes, nous préférons qu’on arrête tout. Nous allons retourner à nos anciennes conditions » déclare la porte-parole des femmes.
Lesquelles exigent l’arrêt immédiat des travaux de construction du marché et ce, jusqu’à nouvel ordre. « Aidez-nous à récupérer notre marché sinon ils vont le vendre aux riches » lancent-elles.
Une patate chaude dans les mains de la délégation spéciale
A la mairie de l’arrondissement 2 de la commune de Bobo-Dioulasso, la situation est suivie de près. « Nous avons hérité d’un dossier qui contient un certain nombre d’insuffisances. Les gens ont été recensés mais il n’y a pas eu d’attribution des infrastructures » a reconnu Dramane Ouattara, président de la délégation spéciale de l’arrondissement 2 qui dit comprendre la colère des femmes.
C’est dans ce sens d’ailleurs qu’il dit avoir mis en place un comité comprenant la mairie, les femmes et les entreprises en charge des travaux à l’effet de créer un cadre de concertation pour trouver une solution aux problèmes notamment l’attribution des infrastructures.

Mais la première rencontre de ce comité ne va pas se tenir selon lui car, la représentante des entreprises aurait claqué la porte au motif que la question des attributions est un droit exclusif qui leur est reconnu. « Nous sommes convaincus que c’est dans le dialogue qu’on peut trouver les solutions aux problèmes. Mais à cette rencontre, la représentante des entreprises a claqué la porte car selon elle, ce sont les entreprises qui ont exclusivement le droit d’attribuer les infrastructures. Et cela ne devrait plus faire objet de débats » explique-t-il.
De la question de la vente des boutiques, le PDS n’a pour l’heure, une information officielle selon lui. Pour lui, il va falloir que les acteurs acceptent revenir à la table de discussions pour poursuivre les échanges afin de trouver des solutions consensuelles qui prennent en compte les intérêts de chacun.
Aussi, appelle-t-il les uns et les autres au calme. Pour sa part, il se dit engager à promouvoir le dialogue entre ces acteurs pour une issue heureuse.
Rappelons que la réalisation de ce marché se fait en mode PPP (partenariat public privé).
Jack Koné/Ouest info