Le premier ministre de la transition du Burkina Faso, Albert Ouédraogo s’est rendu sur le site du barrage de Samendéni dans l’après-midi de ce samedi 07 mai 2022. Objectif, toucher du doigt la réalité de la mise en œuvre du projet, lancé depuis 2008. C’était en présence de plusieurs acteurs impliqués ou intéressés par le projet.
En séjour à Bobo-Dioulasso, le premier ministre de la transition, Albert Ouédraogo a saisi l’occasion pour aller visiter le barrage de Samendéni à une cinquantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso dans la commune rurale de Bama.
Après un débriefing de la mise en œuvre du projet ‘’barrage de Samendéni’’ suivi de la visite du site, le premier ministre, séance tenante, s’est entretenu avec l’unité de coordination du Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PDIS) et l’association des pêcheurs ; l’une après l’autre. Et au sortir de ces rencontres, le chef du gouvernement s’est montré visiblement insatisfait de l’état d’avancement du projet dans sa globalité.
« Je m’attendais à voir un projet déjà fini et vraiment en marche mais j’ai été un peu déçu »
Du constat sur le terrain, le premier ministre Albert Ouédraogo a pu se rendre compte de la réalisation du barrage à 100%, de la centrale hydroélectrique à 96% et du plan de gestion environnementale et sociale (PGES) à plus de 97%. Chose dont il s’est réjoui.
Mais cette joie sera de courte durée car après lui avoir livré les détails du projet dans sa globalité, le premier ministre se montrera insatisfait. « Je ne peux pas dire que je répare satisfait parce que l’image que je me faisais de la réalisation de ce projet n’est pas ce que je constate. Je vois qu’après 14 ans, il y a encore des investissements qui n’ont pas été réalisés. Je m’attendais à voir un projet déjà fini et qui était vraiment en marche. Mais j’ai été un peu déçu de ce qui m’a été donné à constater » s’est étonné Albert Ouédraogo.
« Le PDIS est une agropole et les ministères impliqués doivent créer des synergies pour avancer »
Face à l’étonnement du premier ministre vis-à-vis de l’avancement du projet ‘’Barrage de Samendéni’’, le coordonnateur du Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PDIS) a exposé les difficultés qui font piétiner la réalisation des ouvrages annexes.
Il souligne entre autres le fait que le PDIS est une agropole qui implique plusieurs départements ministériels. Pour lui, les investissements annexes en attente d’être réalisés ne relèvent pas intégralement des compétences du PDIS.
« Le PDIS dans sa conception est comme une agropole et ça implique plusieurs départements ministériels. Pour ce qui relève de la compétence du PDIS, on a délimité les sites dédiés aux investissements des différents ministères et les droits fonciers ont été apurés. Pour ce qui est de la route qui relie Bama au barrage, c’est le ministère des infrastructures qui doit s’en charger. Il appartient à chaque département ministériel de prendre en charge ce qui relève de son domaine régalien. C’est donc dire que c’est plusieurs ministères qui interviennent et ces ministères doivent créer des synergies pour effectivement avancer » a expliqué Abdoulaye Ouédraogo, coordonnateur du PDIS.
Et au premier ministre de rassurer les différents acteurs que le point sera fait pour chaque ministère concerné et des mécanismes seront mis en place pour mobiliser des ressources afin que le reste des investissements entrant dans le cadre du projet puisse être réalisé au profit de l’économie locale et même nationale.
Abdoulaye Tiénon/Ouest-info.net