La fédération des acteurs du Koko Dunda (FAKD) a, au cours d’une conférence de presse animée à Bobo-Dioulasso dans l’après-midi du lundi 23 janvier 2023, dénoncé l’entrée sur le marché Burkinabè, de pagnes Koko Dunda contrefaits.
A travers cette conférence de presse, Eloi Sawadogo et ses camarades ont voulu « dénoncer cet état de fait mais aussi attirer l’attention du gouvernement sur la menace qui pèse sur l’emploi, donc le gagne-pain de milliers de Burkinabè ».
« Ce sont au moins un millier d’acteurs qui vivent directement de la production, la transformation et la commercialisation de ce pagne », a indiqué Maminata Sanou, porte-parole de la fédération.
Et de prévenir que « laisser donc mourir ce pagne qui fait la fierté du Burkina Faso du fait de la contrefaçon, c’est non seulement mettre ces milliers de Burkinabè au chômage, mais aussi tuer les efforts fournis pour sa valorisation ».
Pour elle, la protection du Koko Dunda de la contrefaçon, donc la préservation de « ces milliers d’emplois » est impératif dans un contexte de lutte contre le terrorisme. « Protéger le koko Dunda de la contrefaçon, c’est protéger des emplois. Protéger des emplois, c’est contribuer à lutter contre le terrorisme qui recrute au sein des jeunes au chômage », a-t-elle insisté.

Au gouvernement tout entier et particulièrement le ministère en charge du commerce, les conférenciers lancent un appel à ce que des mesures soient prises pour débarrasser le marché de « ce poison contre le gagne-pain de milliers de Burkinabè ».
Du reste, les conférenciers disent ne pas comprendre que des pagnes Koko Dunda contrefaits entrent au Burkina Faso « alors que c’est un pagne labélisé, donc protégé ».
« La labélisation sécurise non seulement le pagne de la contrefaçon, mais le valorise aussi sur le marché national et international » ont-ils paraphrasé l’ancien ministre du commerce Harouna Kaboré.
Il est donc inadmissible selon eux que « malgré la sécurisation du pagne », le marché soit infesté par la contrefaçon.
Longtemps considéré comme « pagne pour pauvres », le Koko Dunda, depuis 2016, fait la « fierté » du Burkina Faso à l’image du Faso Danfani.
Il est en effet depuis lors, entré dans les habitudes vestimentaires des Burkinabè et adopté par toutes les classes sociales.
Les acteurs y intervenant sont majoritairement des jeunes et des femmes qui représentent selon la fédération, 90% du secteur.
Il est aujourd’hui une véritable source de revenus pour de nombreuses femmes à Bobo-Dioulasso qui font de la teinture de ce pagne artisanal, leur principale activité. « Le Koko Dunda est teint à la main. Tout Koko Dunda imprimé comme celui qui rentre actuellement sur le marché est de la contrefaçon et doit subir la rigueur de la loi en matière de lutte contre la contrefaçon et la concurrence déloyale », a insisté Eloi Sawadogo, président de la FAKD.
Jack Koné/Ouest Info