Dans le cercle des opérateurs économiques de Bobo-Dioulasso, ça murmure. Pour cause, le passage du président de la transition dans la ville y a laissé davantage des brèches.
Lors de son séjour à Bobo-Dioulasso en effet, le chef de l’Etat, en plus de la rencontre avec l’ensemble des forces vives, a accordé des audiences à certaines couches socioprofessionnelles dont les opérateurs économiques.
Si dans l’ensemble tout s’est plus ou moins bien passé, ce n’est pas le cas chez les opérateurs économiques « qui sont allés étaler leur division devant le chef de l’Etat ».
Alors que l’invitation des participants à cette rencontre a été confiée à l’équipe dirigeante de la chambre de commerce de Bobo, « celle-ci s’est contentée de convier les opérateurs économiques de son clan », excluant d’autres et non des moindres.
Une liste de seulement 15 opérateurs économiques, « tous du clan du président de la chambre de commerce de Bobo », aurait été remise aux organisateurs comme étant les participants à la rencontre.
« Nous ne sommes pas de Bobo-Dioulasso. Mais quand nous avons vu la liste, nous avons très vite compris que quelque chose n’allait pas car il y a des opérateurs économiques de renom qui n’y figuraient pas. Nous avons donc pris l’initiative d’appeler ceux dont nous avons les contacts. Le président voulait échanger avec les opérateurs économiques de Bobo-Dioulasso et non avec un clan d’opérateurs économiques », nous explique une source proche de la présidence.
Malgré l’intervention de l’équipe de la présidence pour réparer ce que certains qualifient d’injustice, « nombre de personnes ressources dans le milieu des opérateurs économique de Bobo-Dioulasso ont été absents à cette rencontre ».
Depuis lors, certains ne cachent pas leur colère vis-à-vis de la chambre de commerce. « On dit rencontre entre le chef de l’Etat et les opérateurs économiques. Il n’a jamais été question de rencontre avec les élus consulaires. Dans cette ville d’ailleurs, il y a des opérateurs économiques qui palpent des milliards mais qui ne rêvent jamais devenir élu consulaire. Ces derniers, on ne peut pas les écarter d’une aussi importante rencontre », s’offusque un opérateur économique.
« Le président parle d’union pour combattre le terrorisme, d’union pour relancer l’économie de Bobo-Dioulasso. Avec ces divisions, pensez-vous que cela est-il possible ? N’allez donc pas chercher ailleurs les causes de la situation actuelle de Bobo. C’est la division entre ses filles et fils », martèle un autre.
D’aucuns disent même regretter d’avoir contribué à l’élection de certains à la chambre. « Au lieu de travailler à nous rassembler, ils sont plutôt dans la division », regrette un opérateur économique bien connu dans la ville de Sya.
Jack Koné/Ouest Info