Comme une trainée de poudre, l’information se répand à travers les réseaux sociaux depuis quelques jours. Il y a du koko Dunda contrefait qui circule sur le marché Burkinabè. Les acteurs des différents maillons de ce secteur devenu une fierté nationale depuis 2016, ne manquent pas d’indignation. Entre alertes et interpellations, ils crient au secours des structures en charge de la lutte contre la fraude et la concurrence déloyale.
Ils sont au moins « un millier » de Burkinabè à « manger » dans ce secteur d’activité à travers la production, la transformation et la commercialisation du pagne koko, devenue une fierté nationale depuis 2016.
Pour les acteurs, si l’Etat ne fait rien pour protéger le marché, ce sont des familles entières qui « risquent de ne pas avoir 3 repas par jour et des enfants risquent de ne plus aller à l’école ».
Pour cause, à Bobo-Dioulasso par exemple, des femmes nourrissent des familles entières et payent la scolarité d’enfants à travers la production de ce pagne. « Laisser mourir le koko Dunda, c’est mettre des burkinabè au chômage, compromettre l’avenir de plusieurs enfants mais aussi anéantir des efforts fournis pour mettre en valeur le pagne » qui jadis, était considéré comme la « chose des pauvres » en témoigne son nom d’antan qui est « tchiè ti barala » (Mon mari est chômeur) en langue dioula.
En 2016, le « soleil de ce pagne va briller ». De pagne de pauvre, il devient une identité du Burkinabè à l’image du Faso Danfani. Autorités, fonctionnaires, commerçants, tous le portent avec fierté. Il entre ainsi dans les habitudes vestimentaires des Burkinabè et est adopté par toutes les classes sociales.
En 2021, Harouna Kaboré, alors ministre en charge du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, lance le processus de labélisation du pagne. Le 13 septembre de la même année, le logo est dévoilé. « Le pagne Koko Dunda revêt une importance historique, culturelle, sociale et économique pour le Burkina Faso en général et la région des Hauts-Bassins en particulier » avait-il indiqué.
La labélisation du pagne était une manière pour les autorités Burkinabè de le préserver de la contrefaçon.
La faitière des acteurs seraient à pied-d ‘œuvre pour mener une action en vue d’interpeller les autorités du pays sur la question.
Jack Koné/Ouest Info