Les salaires du mois d’octobre sont tombés. Si les travailleurs dans leur ensemble s’en presseront de passer à la caisse, ce ne sera pas le cas pour les agents de santé qui, pour « exercice non fait », n’auront certainement rien dans « le grenier », leurs salaires ayant été coupés.
Un infirmier en poste dans un centre de la santé de la place se confie à nous. « Pour ce mois, j’ai 8500 comme salaire » dévoile-t-il en secouant la tête, dans un air très remontant.
Plus loin, notre agent de santé visiblement pas découragé, donne plus de détails sur les faits : « Ils m’ont pris 107649. La banque prend 65000, agios 6000, cotisation sonar 25000 pour la cotisation assurance éducation des enfants. Il me reste que 8500 ».
Pas découragé certes, mais notre interlocuteur est cependant très énervé. « Ce qui énerve est que durant tout ce temps, les gens travaillaient. Le mot d’ordre du syntsha, c’est la non transmission des données et la non participation aux missions. La consultation et la prise en charge des malades se poursuivent normalement » s’est-il offusqué.
Convaincu que cette coupure n’a aucune base légale, notre infirmier qui pense qu’il s’agit en réalité d’une tentative d’intimidation, est sûr que tout ceci va se rétablir et promet d’ailleurs un durcissement de ton de la part des travailleurs de la santé. « Ils pensent que ce qui a marché chez les GRH s’applique à tous. Nous allons maintenant durcir la lutte » prévient-il.
« Au fait, le gouvernement a le dos au mur. Les bailleurs de fonds menacent de se retirer car ils n’ont pas de donnés statistiques. S’ils pensent pouvoir nous faire plier en coupant nos salaires, qu’ils se détrompent. Ils peuvent même prendre tout le salaire s’ils le veulent » a-t-il confié.
MB