Le Centre d’études et de Recherche Appliquée en Finance Publique (CERA-FP) a animé une conférence publique ce jeudi 16 décembre 2021 sur la question du système fiscal burkinabè. Il s’agissait pour les organisateurs de la conférence d’interroger la pertinence de l’application du système fiscal au Burkina Faso. Et selon Herman Doanio, il faut reconsidérer le système fiscal burkinabè, allé vers un système innovant et progressif qui puisse permettre à tous les contribuables de payer l’impôt en fonction de leur capacité contributive.
Très actif dans la promotion d’une gestion saine, rationnelle, transparente et intelligente des ressources nationales, le CERA-FP a tenu cette conférence publique sur le système fiscal burkinabè afin que soit trouvée une formule adaptée, performante et porteuse d’un espoir de mobilisation des fonds au profit de l’Etat. La conférence publique a été animée par l’économiste fiscaliste burkinabè Amos Nana.
Il ressort de sa communication que le Burkina Faso n’est pas un bon élève en matière de justice fiscale doublée du fait que les richesses du pays sont inégalement réparties entre les populations.
En conséquence, le communicateur estime qu’il est nécessaire d’agir afin de redresser la pente et permettre à sa fiscalité d’être juste pour tous ses citoyens. Pour cela, l’économiste plaide pour une fiscalité progressive ; permettre à toutes les populations de pouvoir contribuer, chacun selon ses capacités et ses possibilités.
Pour y aller, deux options peuvent s’offrir au Burkina Faso : La fiscalité progressive globale et la fiscalité progressive par tranche. La fiscalité progressive globale doit être intermédiaire en ce sens qu’elle ne résout que partiellement la question de la justice fiscale.
Il faut en effet parvenir à atteindre la fiscalité progressive par tranche, indiquée pour instaurer une justice fiscale véritable dans le pays. « L’impôt de façon générale doit tenir compte de la capacité contributive d’un citoyen ou d’une collectivité », c’est pourquoi il faut lui accorder une attention particulière.
Amos Nana recommande en outre d’instaurer une cohérence dans les politiques fiscales afin de lui permettre de jouer ses trois rôles que sont les missions financière, économique et la redistribution.
Par ailleurs, Herman Doanio, Secrétaire exécutif du CERA-FP a salué la pertinence du développement de la thématique fait par le panéliste. Il a indiqué que la situation socio-économique du pays invite à repenser le système fiscal, l’adapter afin qu’il puisse être un véritable levier du développement socio-économique du Burkina Faso.
Cheick Traoré /Ouest-info.net/Ouaga