Le Ministère de la santé et de l’hygiène publique a initié un atelier d’information et de sensibilisation au profit de professionnels de médias sur la maladie de la dengue. Objectif, permettre à ces acteurs d’avoir tous les éléments de détails sur la maladie et sa prise en charge afin de mieux informer les Burkinabè. L’atelier s’est tenu à Ziniaré dans la journée du samedi 09 décembre 2023.
Informer des professionnels de médias sur la maladie de la dengue et sa prise en charge au Burkina Faso afin qu’ils puissent mieux informer les populations. C’est l’objectif visé par le ministère de la santé et de l’hygiène publique en initiant un atelier d’information et de sensibilisation au profit de journalistes sur le sujet.
Selon Rokia Guébré, médecin chef du district sanitaire de Ziniaré par ailleurs communicatrice du jour, la dengue est une maladie virale qui sévit actuellement au Burkina Faso. Cette maladie est causée, dit-elle, par un moustique appelée Aedes.
Pour elle, il y a trop de préjugés autour de la maladie et seuls les professionnels de l’information sont capables de les déconstruire. Ce qui rend pertinent l’organisation de ce cadre d’échanges avec les journalistes sur la dengue.
Dans sa communication sur la maladie, Rokia Guébré a fait ressortir que la dengue se présente sous quatre stéréotypes différents. Aucun des stéréotypes ne peut se manifester deux fois chez une même personne. Cependant, cette personne reste exposée aux autres stéréotypes si elle n’observe pas bien les mesures de protection édictées par les autorités sanitaires.
Les cas les plus compliqués
Les cas les plus compliqués de la maladie s’observent généralement avec les malades attaqués par un stéréotype après un autre et ceux qui s’adonnent à l’automédication, à en croire la médecin. Pour ce faire, elle a invité l’ensemble des Burkinabè à observer les mesures édictées par le ministère de la santé en cas de dengue ou pour prévenir la maladie.
De ces mesures, elle a souligné l’assainissement du cadre de vie, l’utilisation des répulsifs, se rendre dans un centre de santé en cas de symptômes de la maladie. Elle a aussi conseillé d’éviter l’automédication en cas de signes de la dengue.
Sur les traitements traditionnels auxquels s’adonnent les patients, Rokia Guébré fait des précisions. « Nous ne sommes pas contre la médecine traditionnelle. Jusqu’à l’heure actuelle, nous n’avons pas encore connaissance de tradipraticien qui a mis en place un produit contre la dengue. Le problème qui se pose est qu’il y a un risque dans l’utilisation des feuilles pour prétendre traiter la dengue. Il y a non seulement un problème de posologie mais il y a aussi un risque que certaines feuilles comportent des anti-inflammatoires à l’insu de ceux qui les utilisent et cela peut compliquer la situation de certains malades de dengue. C’est pourquoi, nous conseillons d’éviter tout traitement qui n’est pas prescrit par un agent de santé en cette période de dengue », le médecin chef du district sanitaire de Ziniaré explique-t-elle les dangers de l’automédication surtout celle faite de manière traditionnelle.
Le centre et les Hauts-Bassins, l’épicentre de la maladie
Pour attirer l’attention des participants sur l’ampleur de la maladie, elle a présenté les statistiques de la maladie dans les treize (13) régions du pays. Ainsi les régions du centre et des Hauts-Bassins où on trouve les deux plus grandes villes du Burkina notamment Ouagadougou et Bobo-Dioulasso enregistrent les plus importants nombres de décès.
En effet, de la semaine 1 à la semaine 48 de l’année 2023, la région du centre a enregistré 305 décès et la région des Hauts-Bassins 215 décès sur un total de 695 décès au plan national. Des statistiques qui amènent Rokia Guébré à inviter tous les Burkinabè à mettre en avant le respect des mesures de prévention de la maladie mais aussi à se référer aux formations sanitaires en cas de maladie. Ce qui permettra de briser la chaine de propagation de la maladie. Elle a, par ailleurs, invité les uns et les autres à aller à la source de la bonne information afin de couper court aux préjugés sur la maladie.
Du reste les participant venus des quatre coins du Burkina ont salué l’approche du ministère qui, selon eux, permettra aux journalistes et aux médias d’aborder les sujets sur la dengue avec maitrise et aisance. Toute chose qui favorisera la bonne compréhension des informations sur la maladie auprès des Burkinabè. Ils promettent ainsi de jouer pleinement leur partition dans la lutte contre la maladie.
Toute chose qui a réjoui le ministère de la santé qui entend multiplier ce genre d’ateliers afin que le maximum de professionnels de l’information puisse mieux s’informer sur la dengue dans le but d’éviter la désinformation sur la maladie.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info