Des résidents non attributaires du non loti du secteur 22 ont fait un mouvement d’humeur dans la matinée du mercredi 02 octobre 2024. L’objectif principal de la manifestation est d’obtenir la libération d’un de leurs camarades, déposé à la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo-Dioulasso (MACB) suite à des incompréhensions dans le cadre de la mise en valeur des parcelles des attributaires ou acquéreurs.
« Libérez notre camarade de prison » ; « Nous réclamons nos parcelles » ; « Je suis Momo Ollo Michel » ; « Non aux déguerpissements » ; « A bas la manipulation au non loti du secteur 22 ».
C’est ce que l’on pouvait lire sur des pancartes, banderoles et feuilles au cours d’une manifestation organisée par des résidents non attributaires de parcelles dans le non loti du secteur 22. Comme cause de cette manifestation, la détention de Momo Ollo Michel, un des leurs.

Selon Ibrahim Sanogo, porte-parole des manifestants du jour, Momo Ollo Michel aurait été convoqué le 11 septembre puis déféré à la MACB le 12 septembre 2024. « C’est après que notre groupe fort de plusieurs centaines de personnes, ait empêcher le début d’un chantier de mise en valeur de parcelle que Momo Ollo Michel a été convoqué puis déféré. Je précise que nous n’avons rien détruit du chantier. C’est juste les fosses de fondation que nous avons refermées. Nous ne comprenons donc pas pourquoi il est le seul à être arrêté pour un mouvement de foule. Nous souhaitons qu’il soit libéré car nous avons posé cet acte sur la base de la note du président de la délégation spéciale en date du 31 mai 2024 qui suspendait la mise en valeur des parcelles dans les zones non loties contestées dont notre non loti fait partie ». C’est l’explication que Ibrahim Sanogo donne leur mouvement d’humeur suite à l’arrestation de leur camarade.
Pour les manifestants, la décision de suspension doit être respectée pour permettre aux résidents non attributaires de trouver une solution pour leur relogement. Ils sont convaincus que c’est parce que le lotissement de la zone qui remonte à 2006 a été biaisé. C’est ce qui, soutiennent-ils, a ouvert le chapitre de leur calvaire.
Pourtant, estime Ibrahim Sanogo, il était possible de satisfaire tous les résidents recensés dans le cadre de ce lotissement. « Le lotissement de notre zone a manqué de transparence. On a dégagé environ 3000 parcelles pour environ 1200 résidents recensés. S’il y avait la volonté, chaque résident recensé pouvait même avoir deux parcelles. Mais à notre grande surprise, c’est une liste d’environ 250 personnes qui est sortie. Quand on a cherché à comprendre à l’époque, on nous avait rassuré qu’il y allait avoir une deuxième et une troisième liste. Depuis lors, nous n’avons plus eu de nouvelle ». Ibrahim Sanogo décrit les conditions du lotissement et explique pourquoi les non attributaires sont toujours installés dans la zone.
Avec ses camarades, le porte-parole souhaite en plus de la libération de Momo Ollo Michel, une solution à leur situation avant la levée de la mesure de suspension des mises en valeur des parcelles.

Pour ce faire, les manifestants invitent les autorités communales à faire respecter leur décision de suspension afin de préserver la cohésion entre les résidents de la zone. « Il y a des incompréhensions à cause d’un groupuscule de personnes dont certaines vivent parmi nous. Ce sont ces gens qui se substituent au cadastre pour indiquer les parcelles. Ils se rendent complice de la démolition des maisons des non attributaires pour des mises en valeur de parcelles d’autres personnes. A chaque fois, on alerte les autorités municipales mais elles ne se sont jamais impliquées pour faire appliquer la décision de suspension des mises en valeur. C’est ce qui a conduit à la situation actuelle avec l’arrestation de notre camarade », précise Ibrahim Sanogo.
Si rien n’est fait, préviennent les manifestants, d’autres actions pacifiques seront engagées pour obtenir la libération de leur camarade dont les quatre enfants attendent d’aller à l’école pour cette rentrée scolaire.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info