Encore des grognes à la SOFITEX. Les agents comptent faire « des mouvements de toutes sortes » pour se faire entendre. Du moins une catégorie d’agents. Ceux-ci s’estiment victimes d’injustice et de discrimination. Ils ne sont pas du tout, contents concernant la gestion de leurs carrières. Chose que le Syndicat national autonome des travailleurs des fibres textiles (SYNATFITEX), leur syndicat, a tenu à dénoncer. Une assemblée générale a du reste été organisée le samedi 26 février 2022, laquelle a été précédée par une rencontre avec la direction et où les représentants des travailleurs ont trouvé indécent le compromis voulu par leur hiérarchie.
C’est une colère presque généralisée au sein de la SOFITEX. Depuis deux ans, un bras de fer oppose plusieurs travailleurs à la direction générale de la nationale des fibres textiles. A l’origine, un problème de promotion. Ces agents dénoncent une discrimination dans la gestion de leurs carrières. Ils disent vouloir en finir avec « le système clanique » de la direction.
« Nous avons posé le problème de promotion depuis belle lurette mais il n’y a pas de cadre formel ni réglementaire à la SOFITEX de façon générale pour évoluer, surtout en ce qui concerne les agents de terrain. Si tu n’as pas de bras long tu seras commandé par un certifié même si tu as la licence ».
En dépit de la convention collective qui cadre le niveau du travailleur en fonction de la catégorie, rien n’est respecté, selon les plaignants.
D’après les délégués des travailleurs, certaines directions ont commencé depuis un temps à nommer leurs agents, malgré le fait qu’ils sont sans niveau; des certifiés dans certaines directions auraient été nommés cadres tandis que dans d’autres des agents avec licences sont dans la catégorie ouvrière, même pas agents de maitrise. Ce serait le cas à la DDPC (direction du développement de la production cotonnière). D’où les nombreuses plaintes.
Après plusieurs rencontres et des promesses non tenue, les responsables de la boîte ont proposé de faire des notations aux agents de terrain, ces notations comportaient des critères que les travailleurs ont jugé subjectifs, au cours d’une rencontre assortie de PV, cela depuis 2020.
Contre toute attente, en janvier 2021, la direction a procédé à des nominations d’agents sur la base de cette notation, malgré les manquements relevés dans la grille de notation. Ainsi, des agents recrutés en 2018 ont été promus au détriment d’autres qui, pourtant ont été recrutés depuis 1997.
« Seulement 3 zones sur les 15 de la SOFITEX font 80% des nommés,
certaines zones sortent bredouilles »
Autres faits, le règlement à la SOFITEX ne permet pas de postuler à un concours professionnel avant 3 ans d’ancienneté. Par conséquent, considérant que la notation a été réalisée en 2020, ceux recrutés en 2018 ne devraient pas être considérés.
Ni même les évaluateurs n’avaient pas le même point de vue sur la grille, et aux résultats, seulement 3 zones sur les 15 à la SOFITEX font 80% des nommés. Certaines zones sortent bredouilles.
La dernière rencontre avec la direction a eu lieu avec le secrétaire général et le directeur des ressources humaines, le 22 février 2022. Le directeur général, lui, a dû se trouver une excuse.
D’après ce qui a fuité de ce huis- clos, les représentants de la direction ont reconnu les manquements décriés par les travailleurs. Mais, sous prétexte qu’il s’agit d’un début, ils ont suggéré que le syndicat accepte les choses ainsi, en attendant d’y apporter des améliorations au fur et à mesure.
Aberrant ! Trouvent les agents qui au cours de leur AG du samedi 26 février, ont également estimé la proposition de la direction indécente et arbitraire. Dans tous les cas, les agents sont déterminés à en finir avec « le système clanique de la direction ».
Wourodini Sanou