Suite à la découverte de 28 corps sans vie à Nouna, province de la Kossi, région de la Boucle du Mouhoun dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022, la communauté Peulh de Bobo-Dioulasso s’est prononcée sur la situation à travers une conférence de presse qu’elle a animée dans l’après-midi du mercredi 04 janvier 2023 à Bobo.
C’est presqu’en larmes, que Hamidou Sidibé et ses camarades ont tenu, face à la presse, à condamner ce qu’ils qualifient de tuerie « organisée contre une communauté ».
Et pour eux, cette situation ne doit pas rester impunie. « Nous ne voulons pas que le cas de Nouna soit géré comme celui de Yirgou. Il faut que toute la lumière soit faite sur ce carnage. Que ceux qui ont posé cet acte soient identifiés, jugés et punis conformément à la loi. Il faut que justice soit rendue » ont-ils martelé.
Aussi, appellent-ils l’Etat à garantir à tous les citoyens de ce pays la sécurité qui du reste, « est un droit ». « Nous ne voulons pas d’un pays où des individus peuvent se mettre à tuer d’autres citoyens du fait de leur appartenance ethnique. Le Burkina Faso n’a pas besoin de ça», se sont-ils offusqué.

Pour les conférenciers du jour, cette situation qui consiste à identifier une ethnie comme des terroristes n’est pas de nature à faciliter la lutte contre ce phénomène « qui n’épargne personne ». « La communauté peulh se retrouve aujourd’hui entre le marteau et l’enclume : les terroristes qui les tuent, retirent leurs animaux et une certaine opinion qui les tuent car, les prenant pour des terroristes. C’est traumatisant. Faisons attention », déplore Hamidou Sidibé qui craint que face à cette situation, « des esprits faibles ne se retrouvent du côté de l’ennemi pour se venger ».
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D’où son invite à l’Etat à jouer le rôle qui est le sien à savoir, la protection de l’ensemble des citoyens.
Tout en craignant que tout ceci ne soit l’œuvre de personnes voulant cogner les têtes des Burkinabè entre eux, Hamidou Sidibé appelle les uns et les autres à ne pas se tromper de combat.
Au jour d’aujourd’hui, au moins 150 personnes ont retrouvés refuge à Bobo-Dioulasso selon les conférenciers. Certains d’entre eux, présentes à la conférence de presse, ont fait des témoignages « qui donnent des sueurs froides ».
A l’issue de la conférence de presse, des vivres et des nattes ont été remis à ces personnes qui viennent gonfler le nombre des personnes déplacées internes.
En attendant la conclusion des enquêtes, les conférenciers se sont déjà réjoui que la justice se soit saisie de l’affaire.
Jack Koné/Ouest Info