L’union nationale des jeunes UPC a animé une conférence de presse à Bobo-Dioulasso le mardi 28 mai 2019. Objectif, se prononcer sur la polémique née du choix du site devant abriter le futur centre hospitalier universitaire (CHU) mais aussi surtout, l’agression dont a été victimes à Bobo-Dioulasso des membres des organisations qui s’opposent au déclassement partiel de cette forêt.
Pour les lionceaux, c’est le flou entretenu autour du sujet qui a alimenté toute cette polémique. « Face à ce manque de professionnalisme et de l’irresponsabilité avec laquelle le gouvernement veut détruire une partie de la forêt pour ses desseins inavoués, des patriotes dynamiques et sincères se sont engagés pour dire HALTE à cette forfaiture écologique dans un pays où le couvert végétal n’excède pas 13% du territoire » a fustigé Jean Nacoulma, maire de l’arrondissement 6 de Ouagadougou par ailleurs président de l’union nationale des jeunes UPC.

Aussi, ils trouvent aberrant que le gouvernement ait entrepris de construire l’hôpital dans cette partie de la forêt sans au prêtable, commandité une étude sur l’impact environnemental et social. « Quelle légèreté » s’exclament-ils.
Oui au CHU à Bobo, non au déclassement de la forêt
Face à ce qu’ils qualifient d’intoxication, les jeunes UPC réaffirment leur ferme volonté de voir le CHU s’ériger dans la cité de Sya et « nulle part ailleurs ».
Toutefois tiennent-ils au respect de « l’article 25 de la loi n°006-2013/AN du 02/042013 portant code de l’environnement qui stipule que les activités susceptibles d’avoir des incidents significatives sur l’environnement sont soumises à l’avis préalable du ministre en charge de l’environnement ».
Tout en précisant que cet avis est établi sur la base d’une évaluation environnementale stratégique, d’une étude d’impact sur l’environnement ou d’une notice d’impact sur l’environnemental, les conférenciers souhaitent cependant que ces travaux soient dirigés par un cabinet indépendant et impartial afin que les résultats soient acceptés de tous.
De toutes les manières, les jeunes UPC disent être pour la construction du CHU à Bobo mais opposés au déclassement de la forêt de Kua et ce, au nom de la préservation de l’environnement.
Agression des défenseurs de la forêt : « le chien ne change jamais sa manière de s’asseoir »
Comme il fallait s’y attendre, l’agression des membres du Mouvement pour la protection de la Forêt classée de kua(MPFK) le dimanche 26 mai dernier à Bobo-Dioulasso a été évoquée. « Nous condamnons avec la dernière énergie l’instrumentalisation d’un groupuscule de jeunes par des officines politiques pour s’en prendre à des défenseurs de la forêt» ont-ils regretté avant de laisser entendre que » la violence est d’une autre époque ».
Et d’inviter de ce fait, la jeunesse « consciente » et tout défenseur de l’environnement à s’engager pour la préservation et la réhabilitation de la forêt de Kua mais aussi et surtout, pour la construction du nouveau CHU de Bobo-Dioulasso sur un site « consensuel ».

Du reste, les jeunes UPC invitent la jeunesse à plus de vigilance pour ne pas disent-ils, se laisser berner des politiciens en perte de vitesse. « Le débat sur l’appartenance régionale doit être banni dans cette affaire car peut importe nos divergences, notre ambition à tous, c’est le développement de Bobo-Dioulasso et du Burkina Faso en générale » a indiqué Dr Koné Mohamed Lamine, responsable des jeunes UPC/Houet.
Tout en s’abstenant de citer des noms au risque de faire entorse à l’enquête judiciaire en cours, les jeunes UPC semble connaître les commanditaires de ces actes de violences perpétrés à Bobo-Dioulasso en fin de semaine dernière. « Le chien ne change jamais sa manière de s’asseoir » ironisent-ils.
Jack Traoré