Le 7 août dernier, le gouvernement burkinabè, dans le cadre de la réinsertion sociale des militaires et policiers radiers suite à la mutinerie de en 2011, signait un décret dans lequel des mesures sont prises dans ce sens. Loin de calmer la tension, ce décret révolte encore plus les mutins ou du moins certains mutins qui trouvent que leurs préoccupations n’y sont pas prises en compte. C’est du moins ce que nous a confié l’ex sergent Adama Bamogo de l’ex RSP.
« Il est octroyé à chacun des militaires radiés suite à la mutinerie de 2011, une aide à la réinsertion sociale d’une valeur de 1,5 millions de francs cfa ». « Il est octroyé à chacun des militaires radiés et fonctionnaires de police révoqué suite à la mutinerie de 2011, une aide à la réinsertion sociale d’une valeur de 3,5 millions de francs cfa ».
Ce sont là, ce que stipulent respectivement les articles 1 et 2 de ce décret dont la mise en œuvre devrait à terme, permettre de soutenir les activités rémunératrices de revenues dans le cadre de la réinsertion sociale des personnes concernées.
Loin de calmer les ardeurs, ce décret irrite encore plus. Pour l’ex-sergent Adama Bmogo de l’ex RSP, ce décret ne répond pas à leurs attentes. « Ce décret ne résout pas le problème. Au contraire, il le déplace » dit-il tout furieux avant de laisser entendre que : « nous ne sommes pas allés au HCRUN pour demander une quelconque aide à la réinsertion sociale ». Nous avons saisi le HCRUN, explique-t-il, « parce que notre révocation n’a pas été faite dans les règles de l’art ». « Il n’ y a pas eu d’enquête préalable à notre radiation comme le veulent les textes en vigueur » s’est-il révolté.
Le président du Faso n’a pas respecté ses engagements
D’ailleurs, déplore-t-il, les mesures consignés dans ce décret « sont très loin » des engagements pris par le chef de l’état à leur égard. « Nous avons rencontré le chef de l’Etat qui nous a fait des propositions. Il nous a fait savoir que les 8 ans passés hors de l’armée allaient être payés et que ceux ayant déjà atteint de limite d’âge, des retenus pour les pensions allaient être opérés sur leur dû pour compléter la pension normal. Une partie ensuite allait être redéployée dans des ministères civils avec les mêmes avantages que leurs promotionnaires dans les rangs. Et l’autre partie allait aller à Ziniaré pour apprendre des métiers afin de s’auto-employer » a-t-il dévoilé.
Alors qu’ils attendent l’effectivité des engagements du président du Faso, grande fut donc leur surprise dit-il, de voir ce décret qui fait cas d’une aide à la réinsertion sociale. « Nous n’avons pas saisi le HCRUN pour une quelconque demande d’aide à la réinsertion sociale, mais plutôt pour la réparation d’un préjudice qu’on nous a causé » s’est-il insurgé avant d’exhorter le chef de l’état au respect de ses engagements. « Nous ne lâcherons pas un seul jour tant que notre problème n’est pas totalement résolu » prévient-il.
, cet ex sergent de l’ex RSP se veut menaçant. « Ce régime, né des cendres du CDP, ne connait qu’un seul langage ; la violence » dit-il d’un ton sec. Toutefois, dit-il, « nous sommes ouvert au dialogue ».
Avec ses camardes dit-il, « nous envisageons des actions de protestation en vue de nous faire entendre ». « Il faut résoudre le problème car il ne sert à rien d’intimider un militaire radié » martèle-t-il.
Jack Koné