L’Association Wifaan a initié, dans le cadre de la mise en œuvre de son « projet renforcement des capacités techniques et opérationnelles des savoirs et savoir-faire locaux des communautés en voie de disparition dans les Hauts-Bassins », des ateliers d’apprentissage de la langue, de l’art culinaire, du tissage ainsi que de la vannerie Tiéfo. Ces ateliers se sont tenus du 08 au 10 décembre 2023 à Noumoundara, village situé dans la province du Houet, à une trentaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso sur l’axe Bobo-Banfora.  

L’ethnie Tiéfo en effet, est classée comme en voie de disparition. La langue est très peu parlée dans les villages habités par les communautés Tiefo. 

C’est pour donc remédier à cela que l’association a, dans le cadre de son projet, initié ces ateliers en vue de promouvoir l’identité culturelle Tiéfo.

Trois (03) jours durant, les participants à ces ateliers ont pu être initiés sur la linguistique Tiéfo, l’art culinaire, le tissage et la vannerie.

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Philippe Wattara est co-formateur à l’atelier d’apprentissage de la langue Tiéfo. Pour lui, cet atelier consiste essentiellement à apprendre à ces stagiaires l’alphabet Tiéfo, l’orthographe ainsi que la phonétique de la langue Tiéfo. « On leur apprend l’alphabet ; on leur apprend également comment écrire c’est-à-dire l’orthographe ; mais également la phonétique. Parce qu’il ne s’agit pas d’apprendre c’est de savoir aussi prononcer. Donc la phonétique est très importante dans cet apprentissage», a-t-il laissé entendre.

C’est ainsi qu’il salue l’initiative de l’Association Wifaan qui, de son avis, a attisé la flamme de la vulgarisation de la langue tiéfo qui tend aujourd’hui à disparaitre.

En plus de cet atelier, d’autres activités sur l’art culinaire, la couture de tenues traditionnelles Tiéfo et la vannerie du terroir étaient au rendez-vous de la mise en œuvre de ce projet à Noumoundara.

Au nombre d’une trentaine à prendre part à ces ateliers, les stagiaires ont exprimé leur gratitude à l’endroit de l’Association Wifaan pour cette initiative qui constitue, disent-ils, une occasion pour eux de s’instruire sur les savoirs et savoir-faire de leur terroir. Du reste, ils souhaitent que ces genres d’initiatives se pérennisent.

Historique

Historiquement, les Tiéfo seraient venus de Kong (au Mali) et se sont installés à l’ouest du Burkina Faso dans un village appelé Kassendé dans le département de Sidéradougou.

Ils vont fonder des villages au fur et à mesure qu’ils se déplacent, Tarpaga, Sirabentomo, Kassendé, Noumoudara, Tin, Dassarani et bien d’autres. Des villages qui seront par la suite victimes de guerres de conquête de territoire.

Ils ont pour parents à plaisanterie, les Lobi, Gan, Dagara et Bobo du fait que leur chef Boua de son retour de Kong a conquis les territoires de ces communautés à son passage.

Diakalia SIRI / Ouest Info