Conducteur d’engin de profession et domicilié au secteur 24 de Bobo-Dioulasso, Ko-Kolon (nom d’emprunt) était ce lundi 5 février 2024 à la barre du pôle économique et financier du Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso. Il a comparu en effet, pour répondre des faits d’abus de confiance et de blanchiment de capitaux notamment la dérogation de la somme de 28 millions de Fcfa à Tchêkôrôba (nom d’emprunt). Et d’avoir dans les mêmes circonstances de temps et lieu utilisé cette somme pour l’achat d’un champ, d’une moto à sa conjointe, et réfectionner son domicile.
Les faits remontent à courant l’année 2023. La soixantaine révolue, Tchêkôrôba possesseur foncier confie la gestion et la vente de ses parcelles à Ko-kolon. Dans le contrat, bien que verbal, qui liait les deux, Ko-Kolon devait reverser pour chaque parcelle vendue la somme de 500 mille Fcfa à Tchêkôrôba.
Malheureusement les choses ne se passeront pas comme prévu dans les termes du contrat verbal. En effet, Ko-Kolon va procéder à la vente des parcelles et utiliser les sommes à des fins personnelles. Ainsi sur 70 parcelles qu’il aurait vendues en raison de 500 mille la parcelle soit 35 millions de Fcfa, le sieur Ko-Kolon n’a remis que la modique somme de 2 millions 750 à Tchêkôrôba qui, pourtant croupi sous le poids de l’âge.
A la barre, le prévenu reconnait partiellement les faits à lui reprocher et s’explique. « Je reconnais avoir reçu un terrain de 3 hectares et demi de la part de Tchêkôrôba. J’ai morcelé le terrain à 84/parcelles par hectare. Au départ il m’avait demandé combien de parcelles on pouvait avoir dans un terrain d’un hectare, j’ai dix 70. Donc quand on a morcelé, j’ai essayé de réduire un peu les superficies pour avoir un surplus de 14. Dans les 14, j’ai vendu que 04 en raison de 250 mille la parcelle. Les dix autres j’ai remis à des parents. L’argent des quatre parcelles vendues, j’ai acheté un champ à 500 mille Fcfa avec, acheter une moto avec et réfectionner ma cour. Sinon je n’ai pas détourné les 28 millions dont il parle », a expliqué le sieur Ko-Kolon.
Par ailleurs poursuit-il « Je me suis fait remplacer par Kunkolondèguèn (Nom d’emprunt). C’est lui qui vendait les parcelles et sur les bonus qu’il y’avait il me donnait ma part. Et le reste, il envoyait à Tchêkôrôba en guise de versement. Je n’ai pas reçu plus de quatre millions de ses mains. C’est lui qui vendait les parcelles, moi je ne savais pas à combien il les vendait ».
A ces déclarations, l’instruction du dossier prend un nouveau virage. Celui là qui comparaissait comme témoin de Ko-Kolon est maintenant dans le viseur des suspects. Ainsi le parquet ordonne sa comparution. A la barre, Kunkolondèguèn nie toute implication dans ce détournement massif de capitaux. « Au début, c’est Ko-Kolon et son frère ainé qui vendaient les parcelles. C’est après qu’il m’a approché de les aider comme moi je sais lire et écrire. En réalité je suis un ami à son frère qui est malheureusement décédé. Il dit qu’il n’était pas au courant des prix des parcelles, c’est faux. C’est lui qui discutait les prix avec les clients qui venaient pour acheter. Je me rappelle qu’il a vendu 17 parcelles de 250 m carré à 750 mille l’unité. Il a vendu des parcelles à 100 mille, donné certaines mêmes à ses cousins. En tout ce que je lui ai remis en 9 mois de service, c’est 28 millions de Fcfa », a déclaré Kunkolondèguèn.
Au regard de la divergence dans les témoignages des deux désormais principaux suspects, le pôle économique a ordonné un renvoi de l’affaire pour citation à comparaitre de tous ceux qui ont été acquéreurs des parcelles de Tchêkôrôba.
Le dossier a donc été renvoyé au 04 mars 2024 pour citation à comparaitre d’autres témoins.
Diakalia Siri/ Ouest Info