Les occupants de la rue commerciale de Bobo-Dioulasso communément appelée ‘’Black and White’’ ont été déguerpis dans la matinée du mardi 16 juillet 2019. Pour cause, le propriétaire des lieux en la personne d’Apollinaire Compaoré aurait eu besoin de son domaine pour la construction à Bobo-Dioulasso du siège de sa banque. Cette affaire opposant le patron du patronat burkinabè à ses locataires avait été portée en justice.
La journée du mardi 16 juillet 2019 est un « mardi noir » pour les occupants de la rue marchande ‘’Black and White’’ car c’est ce jour qu’ils ont fait l’objet de déguerpissement. En effet, ces derniers avaient été mis en demeure de quitter les lieux depuis août 2018. Trois mois leur avaient été donnés pour s’exécuter.
Portée en justice, l’affaire a été remportée par le maître des lieux sur ses adversaires. Mais avec les négociations, celui-ci leur avait fait bénéfice d’un délai de six (06) mois pour leur permettre d’aménager ailleurs. Ce nouveau délai accordé aux commerçants devrait être à terme fin mai.
Et c’est finalement la date du 16 juillet qui verra réellement leur déguerpissement . Désemparés, ces derniers disent avoir fait un recours et le verdict était attendu le 5 septembre prochain.
Selon eux, ils auraient été en justice le 5 juillet dernier et que le président du tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso les avait rassuré que le déguerpissement ne pouvait avoir lieu avant le verdict de septembre.
Des commerçants « surpris »….
Locataire des lieux, Arouna Sawadogo savait que cela arriverait mais pas aussi brusque ; c’est-à-dire, avant le 5 septembre. « On savait qu’on allait quitter un jour ou un autre mais pas aussi brusquement. C’est seulement hier (ndlr le 15 juillet) qu’un huissier est venu nous informer que nous allons être déguerpis aujourd’hui (ndlr le 16 juillet 2019). Et c’est ce à quoi nous assistons actuellement » a-t-il expliqué.
Après son élection à la tête du patronat burkinabè, le propriétaire des lieux les aurait d’ailleurs signifiés qu’il avait trouvé un autre site pour sa banque. « Quand il a été porté à la tête du patronat burkinabè, nous lui avions rendu une visite de courtoisie au cour de laquelle, il nous a signifié qu’il avait trouvé un autre site pour bâtir sa banque. En plus de cela, l’huissier qui est chargé du recouvrement des loyers nous avait aussi fait savoir que le patron renouvellerait nos contrats de bail. Ce qui a fait que nous n’avons plus, pris au sérieux l’histoire du déguerpissement. C’est pourquoi ce qui est en train de se passer nous a surpris » a-t-il ajouté avec un air désemparé.
Quant à Seydou Zonon, styliste locataire de la zone, aucun commerçant n’a refusé de quitter le lieu. « Nous, nous n’avons jamais refusé de quitter les lieux. Seulement, on pensait qu’étant un opérateur économique, il aurait dû nous donner plus de temps pour que nous puissions rentabiliser nos investissements. Mais hélas ! Que c’est un spectacle désolant qui nous est donné à voir ce matin! Pour moi, c’est un investissement de plus de 5 500 000FCFA qui est en train de s’en aller. Mais je n’en fais pas un problème. C’est son dû et moi je m’en remets à Dieu » s’est-il lamenté.
Quand nous quittions les lieux, certains commerçants essayaient de sauver ce qui pouvait encore l’être de leur matériel. Il faut noter que sous une surveillance policière que s’est déroulée l’opération de déguerpissement.
Abdoulaye Zampaligré