Il s’est tenu, le mardi 7 mai 2024 à Ouagadougou au Burkina Faso, une conférence publique organisée par le Centre d’études et de recherche appliquée en finance publique (CERA-FP) et le Réseau des organisations de la sociétés civiles (OSC) intervenants dans le domaine des finances publiques (ROSC/FP). Objectif, restituer les résultats de l’analyse citoyenne du budget de l’État exercice 2024.
Cette analyse sur le budget de l’Etat exercice 2024 a en effet, été mené dans le cadre du projet intitulé, « renforcement des bonnes pratiques et des mobilisations citoyennes en faveur de politiques publiques adaptées à la réduction des inégalités au Sahel » et financé par l’ONG OXFAM.
Il s’est donc agi au cours de la conférence de publique organisée ce mardi 7 mai 2024 à Ouagadougou sous le thème de « budget de l’Etat exercice 2024, quelle lecture de le société civile », de faire la restitution des résultats aux différents acteurs.
Était-ce aussi le lieu pour les organisateurs de la conférence d’échanger avec les acteurs sur les conclusions de l’analyse citoyenne du budget ; de plaider auprès des décideurs pour une prise en compte de leurs recommandations et partager le mémorandum avec les participants.
Ce qu’il faut retenir…
Le budget de l’Etat, exercice 2024, a globalement suivi la vision des autorités de la transition. C’est ce qui ressort des résultats de l’analyse citoyenne sur le budget de l’Etat 2024.
« Le budget de l’Etat, exercice 2024, contrairement aux précédents, a suivi la vision des autorités. Nous avons remarqué que tout ce qui est priorité de la transition a bénéficié d’une allocation assez conséquente » s’est réjoui Hermann Doanio, secrétaire exécutif du CERA-FP qui a conduit l’étude.
Au nombre de quatre (04), les priorités du gouvernement de la transition qui ont du reste bénéficié d’une allocation « conséquente » selon Hermann Doanio, sont la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire (21,68% du budget) ; la réponse à la crise humanitaire (7,33%) ; la refondation de l’État et l’amélioration de la gouvernance (70,92%) et l’œuvre de réconciliation nationale et de cohésion sociale (de 0,07% de budget).
Et d’ajouter que les différentes réformes qui sont en train d’être prises ont bénéficié de ressources pour pouvoir être concrétisées. « Nous avons salué cet état de fait qui vient rompre avec l’aspect de budget de reconduction que nous avons connu de par le passé » a-t-il martelé.
Chargée de programme au CERA-FP, Lina Gnoumou conclu : « L’analyse globale du budget des piliers fait ressortir que la situation est appréciable car elle démontre que la sécurisation et la défense du territoire est la priorité des priorités du pouvoir en place ».
Des recommandations formulées…
L’analyse du budget 2024 par le réseau a aussi formulé des recommandations sur la mobilisation des recettes mais aussi des dépenses.
Au titre de la mobilisation des recettes, il est recommandé la poursuite des efforts « pour que dans les années à venir, le pays puisse tendre vers un budget de 5 000 milliards de FCFA ».
Pour les dépenses, les OSC recommandent la contraction de certaines dépenses budgétaires moins prioritaires afin de réduire considérablement le besoin de financement du budget 2024 et la rationalisation des dépenses communes interministérielles (DCIM).
Quant aux priorités de la transition, il a été recommandé la mise en œuvre effective de la stratégie de réconciliation nationale et de promotion de la cohésion sociale, l’accroissement des budgets des secteurs sociaux.
Pour rappel, le budget de l’Etat, exercice 2024 s’établit à 3694, 59 milliards de FCFA en dépenses contre 3019,11 milliards de FCFA en recettes. Soit un gap de 18,28% équivalant à 675,47 milliards de FCFA à recouvrer.
Jack Koné/Ouest Info