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Coupures intempestives d’électricité à Bobo :  Ces activités qui fonctionnent au ralenti

Ces dernières semaines, la ville de Bobo-Dioulasso, capitale économique du pays des hommes intègres enregistre des coupures intempestives d’électricité. Cette situation qui, au fil des jours, tend à se normaliser dans l’inconscient collectif des Bobolais n’est pas sans impacts sur certains secteurs d’activités qui en paient les frais. Parmi elles ; l’activité de boulangerie ; le collage à chaud ; les secrétariats publics, les poissonneries et autres.

Dans une chaise métallique, le regard bien tendu sur son ordinateur portable, Yaya Zerbo suit un film. Ce quarantenaire n’a pas le choix, depuis ce matin du 8 avril 2024, le quartier connait une coupure. La clientèle se bouscule à son atelier mais impossible de les satisfaire. « Il n’y a pas courant », lance-t-il à ces derniers.

La situation aux yeux de ce dernier n’a que trop durer. Son activité de collage à chaud rame à vau-l’eau. « Nous faisons le collage mais il faut dire que les coupures d’électricité sont assez récurrentes. S’il y a coupure comme cela, nous ne pouvons rien faire », nous fait-il savoir.

« Nous travaillons avec une pompe qui fonctionne avec de l’électricité, donc sans elle, nous ne pouvons pas travailler. Depuis le matin, je suis assis car il n’y a pas de courant », ajoute-t-il.

Au-delà de cette activité principale que mène Yaya Zerbo, ce dernier est celui qui recharge les batteries des téléphones portables et autres dans le quartier. Cet autre business qui, dit-il juteux, est également au point mort du fait des coupures intempestives. « Je n’arrive plus à recharger les batteries. S’il n’y a pas d’électricité je vais faire comment ? », nous confie-t-il sur air calme qui cache mal l’amertume et le désarroi qui le rongent.

Dans le même secteur « secteur 29, Belleville), nous trouvons Yacouba Bayilou, responsable d’un secrétariat public. Ce dernier, dit regretté, ces coupures intempestives d’électricité qui portent au quotidien un énorme coup à son activité. « Nous enregistrons beaucoup de pertes à l’issu de ces coupures d’électricité. Ce qui est dommage », regrette-il avant d’indiquer que parfois, il faut négocier avec les clients pour qu’ils essaient de comprendre. « Quand il y a coupure, nous essayons de parler à nos clients pour qu’ils comprennent. Ceux qui comprennent restent pour attendre un peu le temps que nous démarrons le groupe électrogène », explique-t-il.

Yacouba Bayilou, responsable d’un secrétariat public

Comme eux, Bayariba Siri est le propriétaire d’une boulangerie de la place. Pour lui, plusieurs dégâts et pertes sont quotidiennement observés dans son unité de production du pain. « Souvent, nous pouvons démarrer le pétrin pour malaxer la farine. Et au moment où nous avons fini de mettre tous les ingrédients (levures, améliorant et autres) il y a délestage. Vous imaginez la perte énorme de cela. Si la coupure prend au minimum 15 minutes même, c’est fini on ne peut plus récupérer cette farine », nous relate-t-il ses déboires avec ces coupures devenues aujourd’hui le quotidien de tous les Bobolais.

« Il faut être résilient…« 

Face à cette situation, certains d’entre eux essaient tant bien que mal de déployer des ailes de résilience pour pouvoir subsister. C’est le cas de Yacouba Bayilou. Pour faire face à ces coupures, ce dernier confie avoir acheté un groupe électrogène. Mais là aussi, dit-il, « nous enregistrons beaucoup de pertes parce que le groupe électrogène consomme assez et il faut à chaque fois mettre de l’essence ».

Même si cela permet à son activité de ne pas être aux arrêts pendant les coupures, Yacouba Bayilou estime que ce n’est pas aussi rentable. Bayariba Siri et Yaya Zerbo n’ont quant à eux pas réussi pour l’instant à mettre un mécanisme en place pour faire face à cette crise énergétique qui est loin d’être à sa fin. Même si Yaya Zerbo a en projet de s’acheter une pompe afin de tenir le coup.

Ces cas ne sont qu’un petit échantillon des Bobolais qui subissent dans le silence total le poids de ces coupures intempestives d’électricité sans savoir, in fine, à quel saint se vouer.

Diakalia Siri/Ouest Info

La rédaction
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Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

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