La Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina (CJP-Burkina) a organisé une session de formation sur La gestion foncière au Burkina Faso les 7 et 8 décembre 2023 à la mairie de l’arrondissement 7 de la commune de Bobo-Dioulasso. Objectif, outiller les acteurs du domaine foncier sur la gouvernance foncière depuis la période précoloniale jusqu’à nos jours. Cette session a vu la participation des autorités coutumières, religieuses de la commune de Bobo-Dioulasso et des acteurs du monde foncier rural et urbain.
C’est une vingtaine de personnes composée de leaders communautaires, de leaders d’associations, de journalistes, d’organisations de la société civile (OSC) qui ont vu leur capacité se renforcer sur la citoyenneté responsable et la gestion foncière en milieu rurale et urbain au Burkina Faso.
En effet, plusieurs thématiques sur la gouvernance foncière ont été abordée pendant ces 48h, à en croire le formateur Djiwielté Sami Kambou. « Nous avons abordé l’historique de la loi sur le foncier depuis la gestion précoloniale à nos jours, les reformes foncières actuelles au Burkina, les innovations apportées par la loi n°034 de 2009 sur le foncier rural et les acteurs qui interviennent dans la mise en œuvre de cette loi. Nous avons abordé aussi certaines dispositions de la loi n°034 de 2012 portant réorganisation agraire et foncière, la procédure de constatations des positions foncières rurales, les documents liés aux actes sur le foncier tels que les titres de jouissance et de propriété à usages agro-sylvo-pastoral et la gestion des conflits », a expliqué Djiwielté Sami Kambou, expert foncier par ailleurs formateur à la session de formation des acteurs du domaine foncier.
Jean Baptiste Yanogo est le chargé de suivi évaluation de la Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina (CJP-Burkina).
Pour lui, cette formation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet citoyenneté responsable et gouvernance foncière au Burkina Faso (FONCIGO). Il s’agit ainsi « d’un projet de formations des acteurs locaux sur les questions foncières, de plaidoyers, de sensibilisations et d’émissions radiophoniques sur le foncier ».
« Nous sommes satisfait de l’engouement des acteurs car nous nous attendions à 23 personnes mais nous avons accueilli à l’atelier plus de 23 personnes. Au sortir de cette formation, nous souhaitons que ces acteurs puissent relayer les informations qu’ils ont reçu au cours de ces deux (02) jours de formation dans leurs groupes et différentes communautés. Aussi, avons-nous choisi des acteurs locaux qui sont directement concernés par le foncier. Ils pourront ainsi faire passer le message plus facilement dans leur zone d’intervention auprès de leurs communautés », s’est réjoui Jean Baptiste Yanogo sur le choix des acteurs de cette formation et l’engouement autour.
Du reste, les participants ont apprécié cette formation à sa juste valeur car elle vient à un moment où le foncier est au cœur de toutes les attentions au Burkina Faso. « J’apprécie beaucoup cette formation parce que je suis un agent de terrain et nous intervenons dans le milieu rural. Ce que nous avons appris au cours de cette formation est vraiment important car la question foncière actuelle est vraiment bouleversante au Burkina. Nous avons reçu des informations sur comment sécuriser la terre, comment faire les transactions si jamais il y a lieu de le faire, comment la loi nous permet de sécuriser notre secteur foncier rural. Cette formation vient à point nommé et permettra d’aider les commissions villageoises de développement (CVD) qui viennent des villages rattachés et des bidonvilles à affronter certaines difficultés à leur niveau », a apprécié Christian Sanou, bénéficiaire de la formation.
Notons que la Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina (CJP-Burkina) est une organisation membre de la société civile créée en 2003. Elle intervient dans les domaines des droits humains, de la paix, de la justice et de la cohésion sociale.
Ainsi, le projet citoyenneté responsable et gouvernance foncière au Burkina Faso (FONCIGO) est un projet de la CJP-Burkina financé par l’ONG Diakonia sur une durée de 21 mois.
Il couvre quatre (04) communes de quatre (04) régions du Burkina notamment, l’arrondissement 7 de la commune de Bobo-Dioulasso, l’arrondissement 7 de Ouagadougou, la commune rurale de Loumbila dans le plateau-central et la commune urbaine de Koudougou dans le centre Ouest.
Leïla Korotimi Koté/Stagiaire