L’insécurité à l’école centre sise au secteur 04, quartier Kôkô dans l’arrondissement 1 de la commune de Bobo-Dioulasso, longtemps dénoncée par les acteurs, semble avoir atteint un autre degré. En effet, un jeune du quartier aurait fait irruption dans l’enceinte de l’établissement ce mercredi 27 mars 2024 pour y agresser un élève de la classe de 6ème.
L’agresseur de l’élève, âgé d’environ 15 ans, est connu de l’établissement pour des actions de perturbations des cours.
En effet, ce dernier et d’autres jeunes du quartier prendraient du plaisir à se rendre régulièrement dans l’enceinte de l’établissement pour y mener des actions de nature à perturber les cours, comme jeter des pierres sur les toits.
« Hier soir (ndlr : mardi 26 mars 2024), ils sont venus en groupe pour jeter des pierres sur le toit de notre classe pendant qu’on était en cours et notre enseignant a pris ses affaires pour partir », relate la victime.
C’est donc avec un membre de ce groupe que l’élève dit avoir eu une prise de bec, la veille de son agression. « Après mon devoir aujourd’hui quand je suis sorti de la classe, j’ai aperçu un jeune du même groupe. Ce dernier m’a injurié. On a failli se bagarrer quand il a aussitôt sorti un couteau. Très vite, je suis retourné en classe », explique-t-il.
Son agresseur ayant eu vent de cette dispute, se serait selon lui, précipité dans la salle de classe avec un fouet communément appelé « Golo Kami » pour lui asséner des coups au niveau des biceps. « Quand l’autre jeune là a fait sortir le couteau, je l’ai laissé et suis allé m’asseoir en classe. Il est allé informer l’autre qui est venu avec un fouet pour m’agresser » ajoute-t-il.
De la nécessité de sécuriser le domaine de l’établissement
Alerté par les cris des autres élèves de l’établissement qui assistaient impuissants à la scène, l’intendant et un collègue auraient accourus sur les lieux où ils ont pu stabiliser le jeune bourreau. « C’est un jeune qui est fréquent dans l’établissement. Souvent quand les enseignants sont en classe pour faire le cours, il vient jeter des cailloux sur les toits avec son lance-à-pierre. Il a même menacé de blesser un enseignant. Donc on le cherchait. Et aujourd’hui, il est venu s’en prendre à notre élève. Quand, nous avons été alertés, nous avons accouru et avons constaté que c’est lui qu’on cherchait depuis longtemps », a expliqué un enseignant.
Pour la première responsable de l’établissement, tout cela serait dû au fait que l’école n’est pas dotée d’un mur en bonne et due forme. « Quand vous voyez l’établissement, tout le monde peut y avoir accès. Chacun rentre et il ressort comme il veut. Les murs ne sont pas de taille, les portails ne sont pas bien praticables. Donc c’est difficile pour nous garantir une sécurité maximale », regrette-t-elle.
Toutefois, plaide-t-elle pour plus de sécurité afin de garantir aux élèves et aux personnels de l’établissement de meilleures conditions de travail.
Il convient de souligner que la victime évacuée dans un centre de santé de la place n’a pas pu bénéficier de soins primaires. Juste une ordonnance remise aux parents pendant que le sang ruisselait encore sur son bras.
L’agresseur quant à lui, a été emmené par la gendarmerie pour être interrogé.
Diakalia SIRI/Ouest Info