Le ministère de la santé et de l’Hygiène Publique a organisé, ce vendredi 17 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso, une sortie de terrain avec des professionnels de l’information et de la communication en vue de leur permettre de constater de visu les actions entreprises dans le cadre la lutte contre la dengue.
La première étape de la visite a conduit la délégation au centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Dô. Du laboratoire du CMA de Dô au service d’hospitalisation des cas de dengue, les journalistes ont touché du doigt les actions mises en place dans le cadre de la lutte contre cette épidémie dans ce centre de santé.
Dans le laboratoire du CMA de Dô, les tests de diagnostic rapide (TDR) de la dengue sont disponibles et les prélèvements se poursuivent, à en croire Fotoré Saïdou, technologiste biomédical au CMA de Dô par ailleurs surveillant de l’unité technique du laboratoire du CMA. « En termes de ravitaillement de réactifs, nous n’avons pas de souci car les tests sont disponibles et gratuits. Nous faisons environ 100 TDR de dengue par jour et présentement 50% des tests que nous faisons sont positifs. Nous constatons que la fréquence a beaucoup augmenté ces derniers temps car à partir de 3h ou 4h du matin, nous avons des patients qui sont déjà en rang et qui attendent le début des prélèvements », a-t-il laissé entendre.
Pour Fotoré Saïdou, il faut passer obligatoirement par la consultation avant de bénéficier du TDR de la dengue. En effet, « le patient qui se présente pour le test doit venir avec une fiche de notification dûment remplie par l’agent de santé qui l’a consulté en estimant que les signes qu’il présente oriente vers la dengue. C’est sur la base de cette fiche, que nous faisons le test », a-t-il expliqué les conditions à remplir pour bénéficier de la gratuité du test rapide de la dingue.
A la date d’aujourd’hui, le CMA de Dô enregistre environ sept cas suspects de dingue hospitalisés selon Lougué Drissa, responsable de la médecine hospitalisation au CMA de Dô. Pour ce dernier la prise en charge est gratuite et se fait suivant un protocole national.
Autre lieu, même réalité…
Après le CMA de Dô, le cap est mis sur le centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS). Là-bas, c’est le service d’hospitalisation des maladies infectieuses qui reçoit les malades de la dengue. 30 à 40% des malades hospitalisés sont des cas compliqués selon Jacques Zoungrana, médécin infectiologue au CHUSS.
Pour lui, « les cas compliqués sont liés à l’automédication, aux décoctions, aux retards de consultation, à l’utilisation des médicaments phyto-toxiques et à l’utilisation des médicaments contre-indiqué au cours de la dengue ». « Du coup, ces derniers nous viennent avec des hémorragies et d’autres pathologies qu’ils avaient, comme le diabète, les cardiomyopathies, l’hypertensions et autres pathologies qui aggravent la situation », a-t-il expliqué les causes des complications liées à la dengue.
Au CHUSS tout comme au CMA de Dô, le traitement de la dengue est gratuit selon les spécialistes. « Il y a une gratuité totale de la prise en charge de la dengue. Que ce soit le test ou les produits, tout est gratuit. Et depuis lors, il n’y a pas de rupture. Nous n’avons pas de problème à ce niveau. Les problèmes que nous rencontrons sont au niveau des kits de la dengue où il y a certains produits que nous voulons mutualiser car ils ne servent pas pour la dengue », a confié Jacques Zoungrana, médécin infectiologue au CHUSS.
« Nous sommes hospitalisés depuis trois jours. Elle avait mal à la tête et au ventre. Après les tests, les médecins ont dit que c’est la dengue et ils l’ont hospitalisé. Nous n’avons versé aucune somme. Même le test a été fait gratuitement. Et je constate que sa santé s’améliore de jour en jour depuis que nous sommes là », c’est le témoignage de Caroline Sanou, accompagnante d’une malade de dengue au CMA de Dô.
Du reste, les spécialistes invitent tous les citoyens à se référer aux structures de santé en cas de maladie pour une consultation et une bonne prise en charge afin d’éviter les cas de complication de la dengue.
La sortie terrain des journalistes de Bobo-Dioulasso s’inscrit dans le cadre du suivi des mesures de riposte contre la dengue. Elle fait suite à celle de Ouagadougou le 15 novembre dernier.
Rappelons qu’à la date du 12 novembre 2023, le pays enregistre 109 908 cas suspects, 49 808 cas probables testés positifs et 511 décès sur toute l’étendue du territoire national dont 168 décès dans les Hauts-Bassins.
Leïla Korotimi Koté/Stagiaire Ouest Info