Le Réseau National pour une grande implication des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA dans la lutte contre le VIH/SIDA au Burkina Faso (REGIPIV-BF) a organisé à Bobo-Dioulasso du 27 au 28 novembre 2023, un atelier de renforcement de capacités en lien avec le traitement de l’information sur le VIH/SIDA au profit de journalistes. Objectif, impliquer davantage ces acteurs pour impulser une nouvelle dynamique à la lutte contre cette maladie.
Ces dernières années la part réservée au traitement d’information sur le VIH/SIDA se fait de plus en plus rare dans les médias. Cela à cause de la recrudescence de certaines maladies telles que Ébola, Covid-19, Dengue, qui cristallisent l’attention des professionnels des médias.
C’est du moins, le constat fait par le Réseau National pour une grande implication des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA qui entend, à travers un atelier d’information, interpeller ces journalistes sur la persistance du virus et souhaiter leur implication dans cette lutte.
Au menu de ces deux jours d’échanges et de partage d’expériences, plusieurs communications ont permis aux participants d’avoir des informations actualisées sur le Sida. De ces communications, on peut retenir celle sur le projet Transition.
Selon Oumar Sanou, il faut entendre par projet Transition, « l’accompagnement de jeunes adolescents vivants avec le VIH à faire une transition vers la prise en charge adulte ». Ainsi, explique-t-il, « la plupart de nos adolescents vivants avec le VIH sont généralement pris en charge par leurs parents à la maison. Donc avec ce projet, nous visons à faire cette transition pour les admettre dans des centres de prise en charge pour faciliter leur traitement ».
Mamadou Sawadogo est le Président du conseil d’administration du REGIPIV. Pour lui, cet atelier se tient dans un contexte particulier. « Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte de guerre. On est également dans une situation où des enfants naissent avec un statut de sérologie positif avec beaucoup de difficultés dans leur traitement », a-t-il expliqué.
C’est pourquoi, affirme-t-il, cet atelier vient à point nommé pour non seulement faire une mise à niveau sur un certain nombre d’informations et susciter un intérêt pour les journalistes à traiter des sujets sur le sida.
Avec la crise sécuritaire et son lot de déplacés internes, fait-il savoir, on pourrait assister à un rebondissement du VIH/Sida au Burkina Faso. « Nous avons besoin des hommes de médias que vous êtes pour passer la bonne information et continuer les sensibilisations pour réduire cet impact et ce risque d’infection », plaide Mamadou Sawadogo.
Chef d’antenne régionale du secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles des Hauts-Bassins, Oumar Sanou a salué l’initiative de la formation du REGIPIV à sa juste valeur.
Pour lui, la lutte contre le VIH/SIDA se doit, aujourd’hui, d’être orientée vers certains groupes cibles appelés population B au sein desquels le taux de prévalence du VIH est assez élevé. Ainsi, il estime que cette lutte ciblée pourrait permettre d’être au rendez-vous des prévisions de l’OMS « qui est d’éliminer définitivement le VIH à l’horizon 2030 ».
Du reste, les participants à cette formation ont salué l’initiative et promis de s’inscrire dans la nouvelle dynamique pour un Burkina Faso sans sida à l’horizon 2030.
Retenons que le Réseau National pour une plus grande implication des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA au Burkina Faso (REGIPIV-BF) est une faitière de lutte contre le Sida. Créée le 16 juin 2021, le REGIPIV regroupe aujourd’hui une soixantaine d’Associations de lutte contre le Sida.
Diakalia Siri/Ouest Info