L’affaire fait couler beaucoup d’encre en ce moment. L’on reprocherait à un cadre de la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex), d’avoir puisé dans les caisses de la maison. Une somme rondelette, puisque certaines rumeurs avancent un montant supérieur à 1 milliard FCFA. De quoi s’agit-il exactement ?
Une vente d’engrais avariés par la Nationale de l’or blanc. Depuis plusieurs campagnes dont la plus ancienne remonte à 2009/2010, la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) a accumulé un stock important d’engrais non-utilisé. Cet engrais est devenu inutilisable pour les activités de la SOFITEX. De ce fait, il est qualifié d’engrais avarié dans le jargon de la maison.
Qu’en faire ? Pour éviter une perte sèche, le Directeur de l’audit interne et du contrôle propose de le vendre. Pour cela, il est demandé à la Direction des intrants et du crédit de faire le point dans les zones cotonnières de la SOFITEX. Ce qui est fait en octobre 2019.
L’inventaire fait ressortir un stock évalué à 207 575 sacs tous types d’engrais confondus. Le coût d’acquisition s’élève à 1,470 milliard FCFA. Mais, les procès-verbaux de contrôle notent qu’il y a des sacs percés, donc pas complets, et même des sacs vides. Avant de céder ces engrais «avariés», il faut les reconditionner au poids normal et dans des sacs ne portant pas le logo de la SOFITEX.
Cela signifie que le nombre de sacs obtenus sera en dessous de celui indiqué par le contrôle. Puis il a fallu revoir le prix de cession, à la baisse par rapport au prix d’acquisition. Tout cela étant fait, deux cessionnaires ont été retenus pour une première phase. Le premier, Ouédraogo Daouda s’engage pour 5 560 sacs d’engrais NPK pour un montant de 39 millions FCFA.
Le second, Gnissien Kalfara, s’engage pour 20 141 sacs dont 14 786 NPK et 5 355 UREE, pour un montant de 102,650 millions FCFA. Tous deux ont versé la totalité de leurs montants respectifs les 15 (Gnissien) et 16 (Ouédraogo) octobre 2019 dans le compte de la SOFITEX logé à Wendkuni Bank International. L’opération de vente est suivie par l’étude de Me Sanou Abdoul-Karim.
Si Gnissien Kalfara a pu enlever sa marchandise, ce n’est pas le cas pour Ouédraogo Daouda. Ce dernier n’a pu le faire du fait de l’opposition d’agent de la SOFITEX. Il n’y a donc pas de détournement. Que reproche-t-on au Directeur de l’audit et du contrôle interne ?
Tout simplement de n’avoir pas attendu l’autorisation de vente expresse de la hiérarchie. Lui qui croyait avoir l’autorisation tacite lorsqu’on lui a donné les références du compte sur lequel devait être déposés les recettes provenant de cette même vente.
Aly KONATE/alykonat@yahoo.fr (in Express du Faso n°5211 du vendredi 20 au dimanche 22 mars 2020)
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