Le Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS) et le Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS) ont organisé un exercice de simulation de gestion d’une urgence sanitaire pour tester le plan blanc de l’hôpital. Objectif, s’assurer de l’efficacité du dispositif de l’hôpital en vue de faire face à d’éventuelles situations d’urgence sanitaire de grande envergure. L’opération a eu lieu dans la matinée de ce jeudi 14 décembre 2023 au sein du Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS).
Préparer le terrain à la gestion d’une urgence sanitaire. C’est l’objectif visé par le Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS) en organisant l’exercice de simulation de gestion d’une urgence sanitaire pour tester le plan blanc du Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS). Cet exercice a consisté à créer une situation de catastrophe sanitaire avec à la fois beaucoup de blessés à prendre en charge. Pour ce faire, ce sont plusieurs acteurs qui ont été mobilisés pour la circonstance notamment les sapeurs-pompiers, le personnel soignant et la Police Nationale.
Pour les besoins de l’exercice en effet, les victimes ont été préparés et simulés en blessés quelque part en ville. Les sapeurs-pompiers étaient chargés de transporter ces malades vers le CHUSS dans les conditions d’une situation réelle. Ainsi les véhicules des pompiers se succédaient sans cesse avec des malades légers comme graves au sein de l’hôpital. Comme en situation réelle, les pompiers prennent le soin d’étiquer les maux ou les blessures de chaque victime sur la poitrine ou sur toute autre partie du corps. Sur ces étiquettes, on peut lire ‘’traumatisme genou’’, ‘’excoriation’’, ‘’céphalées’’, ‘’entorse coude’’, etc. Dès que l’hôpital a reçu l’alerte, un dispositif sanitaire s’est immédiatement mis en place devant le bâtiment du bloc opératoire. Dès que les malades sont débarqués, le personnel soignant les accueille et commence l’identification des malades et leurs maux. S’en suit les premiers soins pendant qu’une partie de l’équipe soignant s’attèle à bien installés les malades pour les soins intensifs. En un temps records, l’hôpital reçoit une trentaine de blessés à prendre en charge avec des cas graves.
Les infirmiers et médecins ont activé leur levier de professionnalisme. Très rapidement chaque malade est identifié, ausculté et pris en charge. Une cellule de crise est mise en place avec à sa tête le directeur général du CHUSS. L’hôpital va maintenant devoir faire face aux parents des victimes qui tiennent à voir leurs proches qui sont en pleins soins. La tension commence à monter du côté de ces derniers qui refusent de patienter. Les locaux de la direction générale du CHUSS sont pris d’assaut par les parents mécontents. Face aux risques de troubles, l’hôpital fait appel à la Police Nationale dont les éléments sont rapidement intervenus pour sécuriser les lieux. Le chef de mission de la Police Nationale calme les ardeurs des manifestants circonstanciels. Le chargé de communication de l’hôpital annonce la sortie imminente du directeur général aux mécontents. Peu après, il sort et explique la situation des victimes à leurs parents avant de les rassurer que leurs malades sont bien pris en charge. Difficilement les tensions se calment et les choses rentrent dans l’ordre. Toute chose qui a permis au personnel de poursuivre les soins des victimes sans perturbation.
Directeur général du CHUSS, Seydou Barro s’est satisfait du succès de l’exercice de simulation qui a permis de tester efficacement le dispositif sanitaire de l’hôpital. Pour lui, cet exercice a permis de se rassurer que le CHUSS peut faire face à une éventuelle urgence sanitaire. « Nous sommes dans un contexte de crise. Pour cela, nous avons élaboré depuis 2021 un plan de gestion d’urgence sanitaire en cas de catastrophe. C’est ce que nous appelons le plan blanc. Cet exercice nous a permis de tester notre dispositif. Nous avons remarqué que ce dispositif est prêt. Cet exercice va aussi nous permettre de corriger les manquements qu’on aura à constater afin que l’hôpital puisse réagir convenablement et efficacement en situation réelle », a expliqué le directeur général du CHUSS, Seydou Barro.
Frank Obulbiga est médecin et par ailleurs le représentant du Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS). Pour lui, la gestion des situations d’urgence sanitaire a besoin de préparation. Il y a donc, selon lui, une nécessité d’élaboration de plan d’urgence appelé plan blanc pour les hôpitaux. C’est dans ce cadre, souligne-t-il, que s’inscrit l’exercice de simulation de gestion d’urgence sanitaire.
L’objectif est, dit-il, de permettre aux différents acteurs de s’approprier le plan blanc du CHUSS afin qu’ils puissent réagir promptement et efficacement en cas de situation sanitaire exceptionnel. « C’est une manière pour nous d’amener chaque acteur à maitriser son rôle en cas de situation sanitaire d’urgence afin d’avoir le moins de perte possible », précise Frank Obulbiga. Ce dernier s’est réjoui de la qualité de l’exercice. Il est sûr qu’il permettra de relever des insuffisances qui pourraient être capitalisées pour améliorer le plan blanc du CHUSS.
Le Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS) est une structure chargée d’assurer la formation sur la gestion des urgences de santé publique au Burkina Faso. Elle assure le leadership dans la préparation collective, la coordination et la gestion des opérations liées aux risques et urgences sanitaires au Burkina Faso. C’est une direction technique de l’Institut National de Santé Publique (INSP) créée par décret le 18 juin 2018.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info