Les 101 employés licenciés de la SAP Olympic en 2005, ont tenu ce 3 décembre, un point de presse à Bobo-Dioulasso. Objectif, lancer une fois de plus un cri de cœur aux autorités de la transition afin qu’une issue heureuse soit trouvée à leur situation qu’ils qualifient de licenciements abusifs.
Ils sont 101 employés de la SAP Olympic qui ont été licenciés en 2005, pour avoir disent-ils, réclamé des Contrats à durée indéterminée (CDI) à la suite de plusieurs contrats à durée déterminée (CDD) effectués sans être embauchés.
Selon les textes juridiques burkinabè, ajoutent-ils, au-delà de deux Contrats à durée déterminée (CDD), l’employeur est obligé de signer avec l’employé un CDI s’il souhaite que la collaboration se poursuive.
Cette loi selon le représentant des licenciés, Adama Sawadogo, n’a pas été respectée. Pire, dit-il, quand ils ont voulu se plaindre à l’époque, l’employeur les a purement et simplement renvoyés
Les anciens employés de la SAP Olympic disent avoir confié d’abord leur dossier à l’inspection du travail après plusieurs rencontres de négociations infructueuses entre eux et la société. Pendant que le dossier était en traitement à l’inspection du travail, l’employeur a souhaité que le dossier soit transmis à la justice. C’est la quintessence de la conférence de presse animée par les employés licenciés de la SAP Olympic depuis 2005.
Selon Adama Sawadogo, après l’inspection du travail, le dossier a connu un jugement et la justice a tranché mais, dit-il, la décision n’était pas satisfaisante de leur point de vue. « Nous avons donc instruit notre avocat de faire un pourvoi en cassation. Mais malheureusement, il ne l’a pas fait à temps. Nous avons dû prendre un autre avocat qui a poursuivi le reste de la procédure », explique Adama Sawadogo. La Cour de cassation saisie, les licenciés seront déboutés pour non-respect du délai de recours.
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Après l’étape de la justice, les 101 licenciés disent avoir saisi l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). L’institution a écrit à la présidence du Faso qui, à son tour, a souhaité que les plaignants transfèrent le dossier au Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN). « Nous sommes allés au HCRUN et nous avons reçu des formulaires que nous avons rempli individuellement. Après dépôt, nous avons reçu des récépissés que nous avons jusqu’à présent. Depuis ce temps, nous sommes dans une attente sans fin », a indiqué Adama Sawadogo, principal conférencier du jour
La complication du dossier
Le cas se complique davantage. En effet, le HCRUN qui détenait le dossier des 101 licenciés de la SAP Olympic, a été dissous en Conseil des ministres par le gouvernement de la Transition du Capitaine Ibrahim Traoré, le 21 juin 2023. Cela créé la confusion chez les anciens employés de la SAP Olympic, qui ont tenté de savoir dans quelle institution se trouve exactement leur dossier. Pour le moment, la question reste posée.
Avec le pouvoir de transition dirigé par le Capitaine Ibrahim Traoré, les 101 licenciés de la SAP Olympic ont foi que leur problème trouvera une issue heureuse bien qu’ils soulignent n’avoir pas encore entrepris de démarches concrètes auprès de ces nouvelles autorités pour exposer leur problème. Selon les conférenciers, ils ne réclament rien d’autres que leurs droits de licenciement.
Ils espèrent que cela se fera de leur vivant, car à l’heure actuelle, précise Adama Sawadogo, 15 d’entre eux sont déjà décédés, plusieurs sont paralysés, d’autres ont été abandonnés par leurs femmes et certains ont dû déscolariser leurs enfants faute de moyens.
Pour terminer la conférence de presse, Adama Sawadogo insisté sur le fait qu’au moment de leur licenciement par la Société africaine de pneumatiques (SAP Olympic), certains d’entre eux avaient 10, 15, 20 et même 30 ans de service.
Léandre Sosthène Sombié/Collaborateur Ouest Info
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